En quête de puissance ou de performance, bon nombre de personnes se lancent actuellement dans la reprogrammation de leur voiture. S’il y a un tel engouement, c’est que les bienfaits de cette procédure sont multiples. Celle-ci consiste en fait à offrir de nouveaux ordres à votre moteur comme améliorer sa puissance, réduire sa consommation ou convertir la voiture essence en éthanol. Mais qu’en est-il de sa légalité ? Pour trouver la réponse, découvrez davantage dans ce qui suit tout ce qui concerne cette opération.
Qu’est-ce qu’une reprogrammation moteur ?
Différentes raisons peuvent vous inciter à reprogrammer votre moteur : réduire la consommation, rouler à l’E85, optimiser sa puissance, etc. En fait, chaque véhicule moderne intègre un calculateur, qui est un boîtier électronique contenant plusieurs lignes de code. En fonction des marques, cela peut s’appeler l’ECU (Engine Control Unit), l’UCM (Unité de Contrôle Moteur) ou également le BSM (Boîtier de Servitude Moteur).
La reprogrammation consiste à remplacer certaines données internes par d’autres pour soumettre au moteur de nouvelles directives. Elle permet à ce titre d’augmenter la pression du turbo. Les injecteurs seront en mesure de libérer plus de carburant pour renforcer significativement la puissance.
En reprogrammant la voiture, le moteur est capable de supporter entièrement l’E85. Pour cela, le processus permet de revisiter informatiquement les courbes d’allumage, les paramètres de distribution et d’injection ainsi que la quantité d’injection de carburant. De manière générale, la cartographie améliore le fonctionnement du moteur, ce qui aide à limiter les pertes et optimise le rendement. Ainsi, la consommation sera réduite.
Comment fonctionne une reprogrammation moteur ?
La reprogrammation du moteur de votre véhicule nécessite une intervention sur le système informatique du boîtier électronique. Pour ce faire, il faut se connecter à la prise de diagnostic de la voiture ou installer à l’avance ce boîtier. L’équipement dédié procède par la suite à la modification des courbes de carburant, ou encore les paramètres d’allumage et d’injection, ceci étant pour améliorer la puissance en augmentant le couple moteur. Sont requis à cet effet une certaine compétence des moteurs à injection, des logiciels adaptés et quelques caractéristiques informatiques du véhicule.
Les principes de l’opération se présentent sous deux manières différentes. D’un côté, il est possible de réaliser une « reprogrammation de rue ». Cette option consiste à mettre dans votre voiture une cartographie développée pour elle, sans prendre en compte les spécificités du moteur. Vous bénéficiez en coût de carburant, mais le véhicule ne puise pas dans toutes ses puissances avec les indications standardisées.
L’autre choix propose des cartographies typiques à chaque voiture chez un préparateur. Le coût de changement peut être élevé. Mais de cette manière, le véhicule sera plus puissant et sécurisé. Qu’importe, les deux options aboutissent principalement à l’optimisation de la gestion du turbo. Il est à noter que reprogrammer des moteurs atmosphériques n’excelle pas en matière de gain de puissance.
Les avantages de cette technique
La reprogrammation moteur a principalement l’avantage d’augmenter la puissance de votre voiture, généralement entre 10 et 30 %, sans devoir intervenir sur le moteur. C’est ce qui incite les innombrables automobilistes, notamment les amateurs de vitesse, à se lancer dans cette aventure. Certes, la performance du moteur est indéniable grâce à cette opération. En modifiant les paramètres d’injection, le moteur arrive à recevoir rapidement une quantité plus importante de carburant pour booster l’accélération.
Outre le gain en puissance, cette technique permet de réaliser une économie de carburant non négligeable en réduisant la consommation d’environ 1 litre aux 100 kilomètres. Elle aide à améliorer le nombre et la qualité de combustion du carburant, notamment durant l’accélération.
Plusieurs autres raisons attirent les passionnés d’automobile à reprogrammer leur moteur. Parmi celles-ci, on peut citer la simplicité de l’entretien de ce dernier. Il est clair que la démarche n’est pas facile comme vous le pensez. Mais une fois réussie, vous serez dispensée de toute intervention mécanique ou d’un éventuel changement de moteur. Vient s’ajouter à cela la possibilité de personnaliser votre voiture suivant vos besoins et vos préférences sans devoir toucher les éléments mécaniques ou la carrosserie.
Les risques encourus pour l’opération
La reprogrammation moteur peut être bénéfique, mais pas sans risque. À défaut de fiabilité et dû à l’annulation de la garantie, elle vous expose à plusieurs dangers. Parmi les plus indéniables, la procédure est capable d’endommager la voiture de façon irréversible.
Il est possible que les nouveaux paramétrages ne conviennent pas aux performances de votre voiture, le moteur sera ainsi sur-sollicité et les conséquences se révèleront néfastes. Entre autres, si certaines pièces semblent inadaptées à la puissance fournie, cela peut entraîner leur usure prématurée ou une mauvaise tenue de route.
Aussi, l’opération est très compliquée et demande l’intervention d’un professionnel. Le préparateur a besoin d’utiliser un matériel spécifique pour pouvoir paramétrer correctement le calculateur en plus de ses connaissances. L’usage d’un banc de puissance s’impose afin de vérifier la conformité des nouveaux paramètres au véhicule.
Il faut bien comprendre que la modification de la voiture incite l’annulation de la garantie du constructeur. Pourtant, c’est important pour le terme de sécurité, un risque à prendre en compte. La majorité des concessions de marque contrôle encore de manière systématique les interventions effectuées sur la gestion du moteur.
Que dit la loi sur cette procédure ?
La légalisation ou non de la reprogrammation moteur reste encore floue. L’opération est autorisée, même si les autorités et les constructeurs ne la recommandent pas. Néanmoins, elle entraîne une palette de démarches administratives plus ou moins compliquées. L’article R321-16 du Code de la route dicte : « tout véhicule […] ayant subi des transformations notables est obligatoirement soumis à une nouvelle réception ». L’Article R322-8 dit aussi : « Toute transformation apportée à un véhicule soumis à immatriculation et déjà immatriculé, qu’il s’agisse d’une transformation notable ou de toute autre transformation susceptible de modifier les caractéristiques indiquées sur le certificat d’immatriculation, nécessite la modification de celui-ci ».
En changeant donc la puissance de votre véhicule, vous êtes obligé d’actualiser votre carte grise vu que ce paramètre y est indiqué. Si la reprogrammation vise à faire tourner l’automobile à l’E85, il faut changer par conséquent à la ligne P3, ES en FE. Quant à l’assureur, il décline toute responsabilité en cas d’augmentation de puissance ou de modification non transposée sur la carte grise. L’établissement peut également refuser toute indemnisation si vous n’avez pas obtenu la RTI (Réception à titre isolée) auprès de la DREAL (Direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement).
Bref, la reprogrammation moteur n’est pas interdite par la loi, mais ce sont les procédures administratives qui s’annoncent difficiles.